Dyspareunie chez la femme

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Adulte
Enfant
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Mise à jour
Mai
2024

Tableau 1 - Démarche diagnostique
Messages clés
  • Définition : douleurs génitales associées à un rapport sexuel
  • Très fréquentes : 10-20 % des femmes sont concernées. Plus rarement observées chez l'homme,
  • Retentissement fréquent sur le couple et l'image de soi
  • Causes organiques et psychogènes souvent intriquées. La prise en charge est le plus souvent multidisciplinaire : organique, psychologique et sexologique,
  • Symptôme parfois "utilisé" pour masquer un autre problème moins facile à déclarer : manque de désir, conjugopathie, éducation sexuelle inadéquate...
Interrogatoire
  • Siège : douleur superficielle ou profonde (voir tableau 2), localisée ou généralisée,
  • Mode de déclenchement : contact, mouvements, positions,
  • Intensité,
  • Chronologie : début (intromission), pendant ou après le rapport,
  • Durée : douleurs intermittentes ou permanentes,
  • Signes associés : troubles urinaires ou digestifs.
Examen
Clinique
  • Examen gynécologique : inspection, spéculum et toucher vaginal,
  • Recherche de ganglions inguinaux,
  • Examen abdominal,
  • Examen ostéo-articulaire et musculaire,
  • Examen neurologique.
Paraclinique
  • Choix des examens orienté par la clinique, aucun examen n'est systématique,
  • Explorations souvent nécessaires dans les dyspareunies profondes :

 

Tableau 2 - Principales étiologies
Dyspareunies superficielles (d'intromission)
Généralités

Siège :

  • Orifice du vagin (vestibule),
  • Vulvaire,
  • Vulvo-vaginal.
Étiologies
  • Vulvodynie (voir ci-après),
  • Défaut de lubrification,
  • Vulvo-vaginites infectieuses (voir fiche),
  • Affections dermatologiques vulvaires : lichen scléreux ou plan, maladie de Bowen,
  • Iatrogénie : toilettes vaginales intempestives, utilisation de tampon, certains hypotenseurs et psychotropes,
  • Carence œstrogénique (voir ci-après) :
    • Ménopause (atrophie vulvaire),
    • Contraception hormonale,
    • Insuffisance ovarienne,
  • Post-partum (épisiotomie, déchirure) ou post-chirurgicale (rétrécissement de l'orifice vaginal),
  • Congénitales : cloisons vaginales, hypoplasie vaginale,
  • Urologique : cystite infectieuse (associée en général à des symptômes urinaires),
  • Névralgie pudendale :
    • Douleurs :
      • Périnéales chroniques (entre les organes génitaux et l'anus),
      • Aggravées par la position assise, améliorées par la position debout ou sur le siège des toilettes,
      • Pas de réveil nocturne par la douleur, pas de trouble de la sensibilité,
    • Confirmation du diagnostic et prise en charge de l'ordre du spécialiste,
  • Psychologique : dépression, conjugopathie, traumatismes sexuels.
Dyspareunies profondes
Généralités
  • Douleur provoquée par les chocs du pénis contre la paroi vaginale et/ou le col de l'uérus,
  • Liées le plus souvent à une pathologie abdomino-pelvienne.
Étiologies
  • Endométriose : par atteinte des ligaments utéro-sacrés,
  • Infections génitales hautes (voir fiche): salpingites, cervicites,
  • Pathologies utérines : fibrome utérin ou kyste ovarien, hypermobilité utérine du post-partum,
  • Pathologies digestives (à rechercher si symptômes digestifs associés) : MICI, troubles fonctionnels intestinaux...,
  • Adhérences pelviennes (endométriosiques ou post-chirurgicales),
  • Syndrome douloureux vésical (maladie inflammatoire chronique de la vessie associant des douleurs vésicales importantes et/ou des envies pressantes ou fréquentes d'uriner, voir fiche Douleurs pelviennes de la femme),
  • Fibromyalgie,
  • Syndrome de congestion pelvienne : douleurs surtout post-coïtales par stase veineuse (présence de varices pelviennes à l'échographie).
Étiologies fréquentes
Vaginisme
Clinique
  • Contraction involontaire des muscles du périnée qui empêche l'entrée dans le vagin,
  • Le plus souvent primaire (survenant dès les premiers rapports), d'origine souvent psychogène :
    • Angoisse de la pénétration souvent au 1er plan,
    • Paradoxalement, l'examen gynécologique est parfois possible dans des conditions normales,
    • Rechercher une cause : éducation sexuelle inadéquate (+/- culpabilisante) ou insuffisante, traumatismes sexuels, obstétricaux ou urologiques,
  • Plus rarement secondaire (survenant après une période de rapports normaux) compliquant à une autre cause de dyspareunie. Dans ce cas également, une participation psychogène aggravant le trouble est à rechercher.
Principes de prise en charge
  • Prise en charge longue et complexe,
  • Nécessité d'une écoute empathique et de soutien,
  • Faible niveau de preuve des traitements proposés,
  • Nécessité d'une prise en charge multidisciplinaire :
    • Prise en charge étiologique en cas de vaginisme secondaire à une cause organique identifiée,
    • Prise en charge psychologique et sexothérapeutique: prise en charge du couple le cas échéant,
    • Rééducation périnéale (ordonnance), par un thérapeute spécialisé.
Vulvodynie
Clinique
  • Inconfort ou douleur vulvaire souvent décrit comme des brûlures +/- associées à d'autres manifestations (prurit, picotements...),
  • Peut concerner l'ensemble de la vulve ou seulement une partie : vestibule, plus rarement clitoris...,
  • Douleurs pouvant être provoquées ou spontanées (souvent pour une stimulation minime = allodynie), majorées par la position assise,
  • Frottement des vêtements désagréable,
  • Dyspareunie à l'intromission,
  • En général pas de réveil nocturne,
  • Examen clinique par ailleurs normal, les érythèmes autour des orifices des glandes de Bartholin et les papillomatoses vulvaires physiologiques ne sont pas responsables des douleurs,
  • Possiblement mais non obligatoirement associé à un syndrome anxio-dépressif et/ou à des troubles somatoformes (voir fiche),
  • Éliminer une névralgie pudendale et un syndrome douloureux vésical (voir ci-avant).
Paraclinique

Prélèvements vaginaux (ordonnance) :

  • En général normaux,
  • Traiter une éventuelle infection (voir fiche).
Principes de prise en charge
  • Prise en charge longue et complexe,
  • Nécessité d'une écoute empathique et de soutien,
  • Nommer le diagnostic et reconnaître l'existence de la douleur,
  • RHD (faible niveau de preuve) : arrêt du tabac, alimentation équilibré, régularisation du sommei (voir fiche),
  • Faible niveau de preuve des traitements proposés,
  • Pluridisciplinaire :
    • Éducation :
      • Vêtements amples,
      • Proscrire les irritants locaux (lingettes, parfum...),
      • Savon neutre,
    • Lubrifiant non irritant lors des rapports +/- pommade anesthésique 20 minutes avant les rapports (ordonnance),
    • Traitement de la douleur : amitriptyline en 1ère intention (efficacité non démontrée, intérêt très discutable) :
      • Débuter à 5 mg/j (ordonnance ),
      • Si insuffisant : augmentation de 5 mg/j toutes les 2 semaines sans dépasser 60 mg/j,
      • Durée initiale de 6 mois puis baisse progressive,
      • À éviter chez le sujet âgé,
      • Bilan préthérapeutique :
        • ECG,
        • +/- créatinine, bilan hépatique (ordonnance),
        • +/- bilan ophtalmologique,
      • Pour favoriser l'observance : expliquer que l'on donne l'amitriptyline pour traiter la douleur et non une dépression,
    • Rééducation (ordonnance) :
      • Rééducation périnéale avec biofeedback,
      • Par un thérapeute spécialisé dans la pathologie vulvaire ,
    • Prise en charge psychologique (TCC), pleine conscience, et sexothérapeutique : prise en charge du couple le cas échéant,
    • Traitement des facteurs aggravants : mycose, atrophie vaginale, trouble anxio-dépressif,
    • +/- Chirurgie (ablation de la zone douloureuse) en dernier recours si échec des mesures précédentes,
  • Évolution : prolongée mais favorable dans 60%-80% des cas.
Atrophie vaginale
Clinique
  • Contexte de carence œstrogénique (dont ménopause),
  • Vagin pouvant être macroscopiquement normal initialement, puis devenant plus pâle, sec, fin et moins élastique.
Prise en charge
  • 1ère intention :
    • Crèmes hydratantes vaginales 
    • Lubrifants pendant les rapports ,
  • 2ème intention : traitement hormonal de la ménopause, de préférence en topique en cas de sécheresse vaginale isolée (voir fiche Ménopause),
  • 3ème intention : avis spécialisé.
Dyspareunies du post-partum
Clinique Rechercher une cicatrice périnéale.
Prise en charge
  • 1ère intention (ordonnance) :
    • Crèmes hydratantes vaginales ,
    • Lubrifants pendant les rapports,
  • Pas de preuve de l'efficacité de la rééducation périnéale. En cas de douleurs persistantes à distance de l'accouchement : avis spécialisé.

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