Douleurs de fesse et péri-trochantériennes - Version longue

user
Patient
Adulte et Enfant
Adulte
Enfant
calendrier
Mise à jour
Janvier
2024

Tableau 1 - Généralités
Approche diagnostique
Messages clés
  • Douleurs projetées à éliminer dans un premier temps, puis l'orientation étiologique est fonction de la localisation de la douleur à la fesse,
  • Le diagnostic positif est avant tout clinique : demander au patient de désigner précisément le siège de la douleur maximale.
Test anesthésique diagnostique
  • Très souvent utile,
  • Modalités :
    • Injection d'un produit anesthésiant au niveau de la zone supposée responsable de la symptomatologie douloureuse,
    • Le test est positif si la douleur disparaît durant ~ 30 minutes (durée d’action de l’anesthésiant). Il confirme alors en général l’hypothèse diagnostique.
    • Test souvent associé dans le même temps à une infiltration cortisonée.
    • Un test anesthésique positif conforte également l'identification de la structure douloureuse avant une potentielle chirurgie,
  • Ordonnances :
Principales étiologies
Douleurs projetées
  • 2/3 des fessalgies,
  • Principales causes :
    • Sciatique tronquée,
    • Pathologies facettaires (articulaires postérieures),
    • Syndrome cellulo-téno-myalgique (ou syndrome de Maigne),
    • Syndromes myofasciaux des muscles para-vertébraux,
    • Syndrome canalaire du tunnel lombo-sacré,
    • Pathologie coxo-fémorale : kyste mucoïde postérieur, coxarthrose postérieure,
    • Pathologies viscérales (caractère plus diffus de la douleur) : prostate, vessie...
Douleurs fessières hautes
(en regard de la crête iliaque)
  • Voir tableau 2,
  • Syndrome de Bertolotti,
  • Pathologie des ligaments ilio-lombaires,
  • Pathologie des nerfs cluniaux supérieurs : syndrome canalaire des rameaux postérieurs des racines de L1 à L3 lors de leur traversée de l'aponévrose lombaire, avec zone gâchette au niveau de la crête iliaque.
Douleurs en pleine fesse
  • Voir tableau 3,
  • Syndromes de la traversée pelvi-fémorale : syndrome du piriforme, syndrome de l’obturateur interne,
  • Souffrance isolée musculo-tendineuse du piriforme/jumeau supérieur ou de l’obturateur interne/jumeau inférieur.
Douleurs fessières supéro-médiales
(sacrées)
  • Souffrance du nerf de Trolard (réunion des branches postérieures des racines S2 à S4),
  • Atteinte du sacrum : fissure/fracture, tumeur.
Douleurs de la région sacro-iliaque
  • Atteinte articulaire : mécanique (le plus souvent) ou inflammatoire (voir fiche Spondyloarthrites),
  • Atteinte ligamentaire.
Douleurs fessières médiales
  • Pathologie du ligament sacro-iliaque postérieur long et du ligament sacro-tubéral,
  • Pathologie des nerfs cluniaux moyens (branches postérieures de S1-S3).
Douleurs de la région ischiatique inférieure
  • Voir tableau 4,
  • Pathologie du nerf cutané fémoral postérieur (ex-petit sciatique),
  • Lésion des nerfs cluniaux inférieurs : rameaux du nerf cutané fémoral postérieur de la cuisse (branche du nerf sciatique) secondaire à un traumatisme ou à une striction entre le ligament sacro-tubéral et le ligament sacro-épineux,
  • Enthésopathie mécanique/déchirure des ischio-jambiers,
  • Bursite ischiatique, 
  • Conflit ischio-fémoral,
  • Syndrome de Puranen,
  • Ressaut postérieur de hanche : subluxation du tendon de la longue portion du biceps crural sur la tubérosité ischiatique en hyperflexion de hanche.
Douleurs péritrochantériennes
  • Voir tableau 5,
  • Ressaut latéral de hanche : passage du bord postérieur du tractus ilio-tibial sur le grand trochanter,
  • Enthésopathie du tractus ilio-tibial,
  • Tendinopathie des muscles pelvi-trochantériens : moyen et petit fessier, piriforme, jumeau supérieur et inférieur, obturateur interne et externe, carré fémoral,
  • Tendinopathie/déchirure du grand fessier,
  • Syndrome canalaire des branches latérales des nerfs sous-costaux (T12) et ilio-hypogastrique (L1),
  • Méralgie paresthésique.
Autres
  • Pathologies vasculaires : stase veineuse, phlébite fessière, anévrisme artériel, sténose artérielle athéromateuse, syndrome du pédicule vasculo-nerveux glutéal supérieur,
  • Pathologies neurologiques (dont neurinome),
  • Pathologies musculaires : inflammatoires, tumorales ou hématome,
  • Tumeur glomique,
  • Kyste de Tarlov…
  • Pathologies traumatiques (dont syndrome de Morel Lavallée),
  • Tumeur :
    • Maligne : sarcome d’Ewing, chordome, tumeur à cellules géantes, métastase,
    • Bénigne : maladie de Paget, dysplasie fibreuse.

 

Tableau 2 - Douleurs fessières hautes
Syndrome de Bertolotti
Généralités

Anomalie transitionnelle avec malformation de la charnière lombo-sacrée avec méga-apophyse transverse de L5 ou de S1 entraînant la création d'une néo-articulation avec le sacrum ou l’aile iliaque, responsable d' :

  • Une douleur,
  • Une asymétrie du bassin pouvant causer une pathologie dégénérative discale et/ou de l'articulation inter-apophysaire postérieure sus-jacente.
Diagnostic
  • Douleur :
    • En regard de la crête iliaque, en dedans de l’épine iliaque postéro-supérieure,
    • Élective, reproduite à la pression de la zone en regard de la néo-articulation,
  • Radiographie du bassin de face avec visualisation de la charnière lombo-sacrée (ordonnance) : visualisation de la malformation et de la néo-articulation.
Traitement
  • Traitement symptomatique par AINS (ordonnance),
  • Kinésithérapie (ordonnance),
  • Infiltration radio ou scano-guidée de la néo-articulation, en cas d'échec des mesures précédentes,
  • Chirurgie (résection osseuse, arthrodèse) ou +/- thermocoagulation, si échec des mesures précédentes.
Syndrome du ligament ilio-lombaire
Diagnostic
  • Douleur :
    • Unilatérale à la partie médiale de la crête iliaque (zone d'insertion des ligaments),
    • Majorée par la montée de pente (montée en marche arrière indolore), et par l'inflexion du côté opposé à la douleur,
    • Soulagée par le port de poids du côté de la douleur,
    • +/- Projection douloureuse dans la région inguinale homolatérale,
  • +/- Boiterie d’esquive,
  • Radiographies du bassin de face avec visualisation de la charnière lombo-sacrée : recherche d’anomalie transitionnelle associée, d’un trouble de la statique rachidienne associée (hyperlordose…), d’entésophyte à l’insertion des ligaments sur la crête iliaque,
  • Test anesthésique possible (voir ci-avant) par injection dans les ligaments ilio-lombaires.
Traitement
  • Traitement symptomatique par AINS (ordonnance),
  • Kinésithérapie (ordonnance),
  • Infiltration cortisonnée.

 

Tableau 3 - Douleurs en pleine fesse
Syndromes de la traversée pelvi-fémorale
Généralité
Adhérence du nerf sciatique ou de ses branches (nerf cutané fémoral postérieur) à un ou plusieurs muscles pelvi-trochantériens (piriforme, jumeaux, obturateur interne), ou au carré fémoral. Cette adhérence entraîne une mise en tension du nerf ainsi qu'une stase veineuse qui sont responsables de la douleur.
Syndrome du piriforme
Généralités
  • Tronc du nerf sciatique coincé dans la pince musculaire du canal infra-piriforme, avec en profondeur les muscles obturateur interne et jumeaux, et en superficie le muscle piriforme,
  • +/- Favorisé par une variante anatomique du muscle piriforme ou du nerf sciatique,
  • Compression extrinsèque du tronc du nerf sciatique également possible :
    • Gynécologique : abcès tubo-ovarien, endométriose…,
    • Urologique,
    • Digestive : cancer colorectal, diverticulose,
    • Fibrose musculaire liée à l'âge.
Diagnostic
Clinique
  • Terrain : sujet d'âge moyen,
  • Existence d'un facteur précipitant dans 75% des cas : 
    • Marche rapide,
    • Course à pied,
    • Cyclisme,
    • Chute avec traumatisme direct sur la fesse (parfois plusieurs années avant l'apparition des symptômes),
  • Douleur :
    • Localisation :
      • Fessière avec fréquemment trajet de sciatique tronquée, mais pouvant atteindre la cheville, ou le pied,
      • Absence d’irradiation périnéale,
      • Absence de lombalgie associée,
    • Facteurs aggravants/déclenchants :
      • Position assise prolongée (après environ 1h de transport assis), aggravée par les jambes croisées,
      • Absence d'impulsivité à la toux,
    • Facteurs de soulagement : marche prolongée,
  • +/- Boiterie,
  • +/- Démarche pseudo-dandinante,
  • Examen physique :
    • Point douloureux à l’insertion du muscle piriforme sur le grand trochanter et/ou au niveau de la portion moyenne du muscle,
    • Manœuvres du piriforme (provoquent une douleur) :
      • Elles sont à maintenir >10 - 20 secondes,
      • Bonne spécificité si les 4 sont positives,
      • Manœuvres :
        • Test FAIR (Flexion, Adduction et Rotation Interne de hanche, vidéo) : en décubitus dorsal avec hanche et genou fléchis à 90°, application passive d’une adduction et rotation interne de hanche,
        • TGCL (Talon Genou ControLatéral, vidéo) : en décubitus dorsal, flexion de hanche controlatérale au membre douloureux avec mise du talon du membre atteint sur le genou sain puis réalisation d’une flexion active ou passive de ce membre sain. Manœuvre la plus spécifique mais pouvant également être positive lors d’un syndrome de l’obturateur,
        • Manœuvre de Freiberg (vidéo) : en décubitus dorsal, membre inférieur élevé en flexion de hanche à 30-45° et extension de jambe, application d’une adduction et rotation interne en hanche,
        • Manœuvre de Beatty (vidéo) : en décubitus latéral du côté sain avec hanche et genou du membre douloureux fléchis, réalisation d'une rotation externe et abduction active de hanche contre résistance,
    • La mobilisation répétée du rachis n’aggrave pas la symptomatologie.
Imagerie
  • Examens à réaliser en cas de doute diagnostique,
  • IRM du bassin avec analyse du nerf sciatique (ordonnance) :
    • Tronc du nerf sciatique en hypersignal, mais souvent mal visualisé entre le muscle grand fessier et les muscles pelvi-trochantériens,
    • +/- Stase modérée des veines dans le canal sous-pyramidal,
    • +/- Hypertrophie musculaire (facteur favorisant),
  • IRM du rachis lombaire pour éliminer une cause rachidienne (ordonnance),
  • ENMG des membres inférieurs (souvent normal, ordonnance) :
    • Bilatéral et comparatif, avec étude dynamique : FAIR-test tenu 5 sec,
    • Augmentation de la latence du réflexe H et diminution de la vitesse de conduction motrice,
  • Test anesthésique diagnostique (voir ci-avant) : infiltration au contact du muscle piriforme sous TDM ou IRM.
Traitement
  • Kinésithérapie (ordonnance) :
    • Étirements et apprentissage d’auto-exercices de rééducation (dont position apaisante du lotus),
    • Massages transverses profonds à privilégier en cas d’atteinte musculo-tendineuse isolée sans composante sciatalgique,
    • Pendant environ 6 semaines,
  • Infiltration cortisonée au contact du muscle piriforme :
    • De préférence sous TDM ou IRM,
    • Possibilité de réaliser une 2ème infiltration en cas d'inefficacité de la 1ère (délai de 3 semaines à respecter entre 2 infiltrations),
  • +/- Injection de toxine botulique dans le muscle piriforme, de préférence sous TDM ou IRM,
  • Chirurgie :
    • En cas d’inefficacité de la prise en charge rééducative et infiltrative,
    • Ouverte ou endoscopique,
    • Ténotomie du muscle piriforme au niveau de son insertion sur le grand trochanter ou à sa jonction myo-tendineuse, associée à une neurolyse du nerf sciatique ou de ses branches,
    • Rééducation post-chirurgicale.
Syndrome de l’obturateur interne
Diagnostic
  • Douleur :
    • Fessière avec trajet de sciatique tronquée fréquent, légèrement plus basse que le muscle piriforme,
    • Déclenchée/aggravée par la position assise, apparaissant plus précocement que dans le syndrome du piriforme (après environ 10-30 min),
  • +/- Bursite obturatrice entre le muscle et l’ischion (rare),
  • Examen physique :
    • Patient est en décubitus ventral avec flexion du genou, la douleur est aggravée par la mise en rotation interne passive maximale de la hanche,
    • Point douloureux à l’insertion du muscle obturateur interne dans la fosse trochantérienne,
  • Test anesthésique diagnostique (voir ci-avant) : infiltration au contact du muscle obturateur interne sous TDM ou IRM.
Traitement
  • Kinésithérapie (ordonnance) :
    • Étirements et apprentissage d’auto-exercices de rééducation, 
    • Massages transverses profonds à privilégier en cas d’atteinte musculo-tendineuse isolée sans composante sciatalgique,
  • Infiltration cortisonée au contact du muscle obturateur interne, de préférence sous TDM ou IRM,
  • +/- Injection de toxine botulique dans le muscle obturateur interne, de préférence sous TDM ou IRM,
  • Chirurgie :
    • En cas d’inefficacité de la prise en charge rééducative et infiltrative,
    • Ouverte ou endoscopique,
    • Neurolyse du nerf sciatique ou de ses branches,
    • Rééducation post-chirurgicale.

 

Tableau 4 - Région ischiatique inférieure
Tendinopathie/déchirure des muscles ischio-jambiers
Généralités
  • Muscles ischio-jambiers : biceps fémoral, semi-membraneux et semi-tendineux,
  • Tendinopathie touchant le plus souvent le tendon conjoint du semi-tendineux et du long biceps fémoral.
Diagnostic
Clinique
  • Terrain :
    • Patient sportif,  ou patient non sportif (plus âgé),
    • +/ - Antécédent de rupture des tendons glutéaux,
    • +/- Activité favorisante : dance, gym, course à pied, tennis…,
  • Douleur :
    • Ischiatique, d'apparition progressive, avec irradiation à la face postérieure de la cuisse,
    • +/- Aggravée en position assise sur des surfaces dures,
    • Rendant difficile l'accélération à la course.
  • Examen physique :
    • Douleur élective à la palpation du versant latéral de la tubérosité ischiatique,
    • Signe du paillasson : douleur en s’essuyant les pieds sur un paillasson,
    • Manœuvres diagnostiques :
      • Bent Knee Stretch Test (vidéo: en décubitus dorsal, aggravation des douleurs à la flexion de cuisse avec extension passive de jambe,
      • En décubitus ventral, contraction douloureuse des ischio-jambiers à la flexion contre résistance du genou.
Imagerie
  • Radiographies visualisant des calcifications (ordonnance) : ossifications/enthésophytes/séquelles d’arrachement osseux,
  • Échographie difficile mais pouvant mettre en évidence des fissures et des calcifications des muscles ischio-jambiers (ordonnance),
  • IRM (ordonnance) : hypersignal STIR et prise de contraste de l'insertion des ischio-jambiers, recherche de fissuration, de désinsertion et rétractions musculaires des ischio-jambiers.
Diagnostics différentiels
Traitement
  • Repos relatif,
  • AINS (ordonnance),
  • Kinésithérapie (ordonnance),
  • Infiltrations radio-guidées,
  • Chirurgie en cas de rupture musculo-tendineuse.
Conflit ischio-fémoral
Généralité
Conflit entre l’ischion et le petit trochanter qui viennent coincer le muscle carré fémoral sur lequel repose le nerf sciatique.
Diagnostic
Clinique
  • Terrain :
    • Prédominance féminine aux alentours de 50 ans,
    • +/- Facteurs anatomiques réduisant l'espace ischio-fémoral : coxa valga, exostoses, syndrome de masse tumoral, anomalie musculaire du carré fémoral,
  • Douleur :
    • Inguinale ou fessière basse +/- irradiation à la face interne de la cuisse jusqu'au genou, ou avec trajet de sciatalgie,
    • +/- Ressaut audible,
    • Facteurs déclenchants : 
      • Extension de hanche-adduction-rotation externe (football, yoga, arts martiaux danse…),
      • Marche à grandes enjambées,
    • Facteurs atténuants : marche en abduction et rotation interne, à petites enjambées,
  • Test IFI (ischiofémoral impingement test, vidéo) : patient en décubitus latéral avec appui du côté non douloureux, réalisation d’une extension passive maximale de la hanche qui provoque l'apparition de la douleur, alors que la même extension réalisée en abduction de hanche est indolore.
Imagerie
  • Radiographie du bassin de face (ordonnance) : recherche d’anomalies morphologiques favorisantes avant réalisation de l'IRM,
  • IRM (ordonnance) :
    • Hypersignal STIR du muscle carré fémoral,
    • Rétrécissement de l’espace ischio-fémoral, 
    • Diminution de la trophicité voir transformation graisseuse du muscle carré fémoral,
    • +/- Anomalies de signal sur les tendons des ischio-jambiers avec déchirure, bursite et œdème des parties molles,
    • Anomalie du nerf sciatique.
Traitement
  • Kinésithérapie avec travail d’étirements et auto-exercices (ordonnance), puis
  • En cas d'efficacité insuffisante : infiltration cortisonée scano-guidée de préférence ou écho-guidée, puis
  • En cas d'efficacité insuffisante : chirurgie exceptionnelle : résection partielle du petit trochanter.
Syndrome de Puranen
GénéralitésAdhérence acquise du tronc du nerf sciatique ou du nerf cutané fémoral postérieur à la corde des ischio-jambiers.
Diagnostic
  • Terrain/facteur favorisant : patient sportif suite à une déchirure sévère des tendons ischio-jambiers à leur insertion, ou suite à une chute avec cicatrisation excessive,
  • Évolution traînante,
  • Douleur ischiatique à type de de sciatique tronquée,
  • Examen physique :
    • Douleur à la mise en tension des ischio-jambiers en position assise, pouvant simuler un signe de Lasègue,
    • Test de Puranen (vidéo) : douleur provoquée par l'étirement actif des muscles ischio-jambiers en position debout, hanche fléchie à 90 degrés, genou complètement étendu et pied appuyé sur le banc de traitement,
  • IRM (ordonnance) : visualisation d'un paquet fibreux cicatriciel à proximité du nerf sciatique.
Traitement
  • Traitement préventif :  rééducation adaptée de toutes blessures des ischio-jambiers,
  • Traitement curatif :
    • +/- Kinésithérapie avec étirements (ordonnance) +/- ondes de chocs (pouvant cependant aggraver la symptomatologie une fois la fibrose constituée) ,
    • Infiltrations scanno-guidées,
    • Chirurgie de libération de la fibrose efficace.

 

Tableau 5 - Douleurs péri-trochantériennes
Tendino-bursopathies trochantériennes mécaniques
Diagnostic
Clinique
  • Terrain :
    • Prédominance féminine entre 40 et 70 ans. Les tendinopathies du petit glutéal touchent plutôt les personnes < 60 ans,
    • Surpoids/obésité,
    • Genu valgus,
    • Coxopathie,
    • Effort sportif, marche ou station debout prolongée inhabituelle,
  • Douleur :
    • À la face latérale de la hanche, plus rarement au niveau du pli inguinal (tendon accessoire du petit glutéal s’insérant sur la capsule articulaire),
    • +/- Irradiation : face externe de la cuisse (parfois jusqu’à la jambe), de type pseudo-radiculaire L4 ou L5,
    • +/- Présence de caractéristiques paresthésiques,
    • Début le plus souvent progressif (installation aiguë possible en cas de rupture/désinsertion tendineuse chez le sujet âgé, ou de rhumatisme apatitique chez le sujet plus jeune),
    • Facteurs déclenchants : 
      • Montée des escaliers,
      • Levé de chaise,
      • Station debout prolongée,
      • Décubitus latéral sur le côté atteint avec réveils nocturnes possibles,
      • +/- Douleur en décubitus controlatéral à la douleur par phénomène d’étirement,
  • +/- Boiterie d’esquive au démarrage de la marche, voire boiterie de Trendelenburg (vidéo) en cas de rupture complète du tendon principal du moyen glutéal,
  • Examen physique : 
    • Douleur élective à la palpation du grand trochanter :
      • Explorée en décubitus latéral du côté opposé à la douleur,
      • Localisée au bord postéro-supérieur ou latéral du grand trochanter pour le moyen glutéal, et plus antérieure pour le petit glutéal,
      • Examen comparatif avec le côté opposé (palpation trochantérienne souvent sensible, même en l'absence de pathologie),
      • L’absence de douleur rend le diagnostic très peu probable,
    • Tests tendineux (douloureux en cas de tendinopathie, indolores en cas de bursite isolée) :
      • Étirement passif des rotateurs internes par mise en rotation externe de la hanche : décubitus dorsal, hanche et genou fléchis à 90°,
      • Tests de contraction :
        • Patient en décubitus dorsal, hanche et genou fléchis à 90°, hanche en rotation externe non forcée : réalisation d'une rotation interne de hanche contre résistance (test le plus sensible),
        • Appui monopodal tenu 30 secondes : test d’abduction isométrique en position d’abduction nulle de Lequesne (révèle également une insuffisance du moyen fessier en cas d'incapacité à tenir le bassin horizontal lors du test),
        • Abduction contre résistance en décubitus du côté opposé à la douleur, le membre inférieur testé étant placé initialement en extension de jambe avec pied touchant le plan du lit (position d’abduction neutre de 0°, test moins sensible que l’appui monopodal),
        • The Hip Lag Sign (vidéo) : patient en décubitus du côté controlatéral à la douleur avec mise en abduction et extension passive de hanche avec genou légèrement fléchi et pied en rotation interne. Le patient doit maintenir la position, s'il n'y parvient pas ou si l'abduction diminue d'au moins 10 cm le test est positif.
      • Particularité pour le petit glutéal : douleur possible à la dérotation interne contre résistance et à la mise en rotation interne de hanche,
    • Amplitudes articulaires coxo-fémorales conservées en l’absence de coxopathie associée,
    • Absence de signe rachidien,
    • Absence de cellulalgie à la manœuvre du pincé-roulé,
    • Absence de signe neurologique déficitaire,
  • Test anesthésique diagnostique possible.
Imagerie
  • 1ère intention (ordonnance) :
    • Radiographies du bassin de face et des hanches en faux profil +/- incidence tangentielle (pour une meilleure visualisation des calcifications) : recherche de calcifications péri-trochantériennes, et d'une coxarthrose associée,
    • Échographie :
      • Recherche d'une bursopathie :
        • Du petit glutéal, qui entoure le tendon avec épanchement à sa face profonde,
        • Du moyen glutéal, à la face profonde de la lame latérale,
        • Trochantérienne superficielle, à la face profonde du tractus ilio-tibial pouvant communiquer avec celle du moyen glutéal si rupture transfixiante du moyen glutéal,
      • Recherche d'une tendinopathie (épaississement > 5 mm du tendon qui est hypoéchogène avec perte de sa structure fibrillaire) et évaluation de son caractère fissuraire,
      • Calcifications,
      • +/- Infiltration,
  • IRM en 2ème intention (ordonnance), examen le plus performant, mais rarement nécessaire en pratique courante :
    • Indications :
      • Atypie clinico-radiologique,
      • Tableau aigu faisant craindre une rupture aiguë,
      • Résistance au traitement,
      • Avant chirurgie pour évaluation musculaire,
    • Modalités : séquence coronale T1 grand champ du bassin et étude coronale, axiale et sagittale T2 FAT SAT centrée sur la hanche symptomatique,
    • Faux négatifs dans 50% des cas pour les déchirures/ruptures musculo-tendineuses (surtout en cas d'atteinte de la face profonde). Faux positifs également possibles.
Diagnostics différentiels
Traitement
Traitement
  • Antalgiques simples, AINS PO ou topique : peu efficaces (ordonnance),
  • Repos relatif initial en limitant la montée des escaliers et la station debout prolongée, +/- utilisation d’une canne ou béquille,
  • Kinésithérapie (ordonnance) : physiothérapie antalgique, étirement, massages transverses profonds, renforcement musculaire excentrique, +/- ondes de choc extracorporelles (en cas de tendinopathie traînante hypertrophique sans bursite associée ou de tendinopathie chronique calcifiante)
  • Semelles orthopédiques anti-valgisantes en cas de genu valgus ou d'arrière-pied valgus (ordonnance), +/- talonnette en cas de déséquilibre pelvien (efficacité non prouvée),
  • Infiltration cortisonée, en 2ème intention :
    • Indications :
      • Test diagnostique en cas de doute (voir ci-avant),
      • Bursite,
    • Modalités :
      • Acétate de prednisolone ou β-méthasone,
      • Radioguidage non indispensable,
      • Infiltration péri-trochantérienne, au contact des tendons glutéaux,
      • Repos de 48h avec prescription de cannes anglaises après le geste,
    • Évolution :
      • Très efficace à 1 mois, mais perte d’efficacité de 50% à 3 mois,
      • En cas de douleur intense survenant après une période d'amélioration, évoquer une rupture tendineuse aiguë,
      • En cas d'échec d'une à deux infiltrations non radioguidées, réaliser le geste lors d’une échographie diagnostique (au contact des tendons et/ou dans la bourse),
    • Ordonnance :
  • Injection intra-tendineuse de PRP : efficacité non prouvée,
  • Chirurgie :
    • Traitement endoscopique :
      • L'ensemble des conditions suivantes doivent être présentes :
        • Échec du traitement conservateur à 6 mois, et
        • Test anesthésique positif (voir ci-avant), et
        • Présence d’une rupture tendineuse à l'IRM, et
        • Absence d'involution graisseuse musculaire ou d'atrophie significative,
      • Technique : réparation (suture) de rupture tendineuse, résection d’enthésophytes, bursectomie complète,
      • Décharge post-interventionnelle de 6-8 semaines en cas de suture tendineuse,
    • Chirurgie à ciel ouvert :
      • Indication exceptionnelle : symptomatologie réfractaire,
      • Technique : bursectomie, réinsertion de lame latérale, tendinoplastie, trochantéroplastie,
      • Décharge post-interventionnelle de 6-8 semaines en cas de suture tendineuse,
      • Bons résultats,
  • Cas particuliers :
    • Rupture totale avec boiterie de Trendelenburg : canne de marche nécessaire (ordonnance) et séances de kinésithérapie (ordonnance) pouvant améliorer la symptomatologie (réparation tendineuse non possible, transfert tendineux parfois envisagé),
    • Conflit entre le fascia lata et le grand trochanter enthésophytique après désinsertion de la lame latérale du moyen glutéal, avec récidives multiples après infiltrations de bursite : trochantéroplastie et plastie du fascia lata.
Évolution
  • Évolution chronique possible pendant 1-2 ans avec risque de rupture tendineuse partielle ou complète,
  • Évolution naturelle favorable à moyen ou long terme, sans conséquence fonctionnelle, qu'il existe ou non une rupture (complète ou partielle) du petit glutéal et/ou de la lame latérale du moyen glutéal.
Méralgie paresthésique
GénéralitésNeuropathie canalaire du nerf cutané fémoral de la cuisse (ou nerf fémoro-cutané, qui est un nerf purement sensitif issu de L2) par compression à son passage sous le ligament inguinal, en dedans de l’épine iliaque antéro-supérieure .
Diagnostic
  • Facteurs favorisants :
    • Obésité et prise de poids récente,
    • Ceinture trop serrée,
    • Port de pantalons taille basse,
    • Port répété de charge sur la hanche,
  • Douleur :
    • Paresthésies +/- douloureuses de la face latérale de la cuisse, avec topographie en « raquette » (dimension et topographie variables selon les variations anatomiques),
    • Initialement intermittente et posturale puis devenant permanente avec  hypoesthésie,
  • Examen physique : zone gâchette déclenchant les paresthésies à la palpation en dedans de l’épine iliaque antéro-supérieure,
  • Échographie : épaississement hypoéchogène du nerf en aval ou en amont de la zone de compression dans les formes chroniques.
Traitement
  • Suppression des facteurs favorisants, perte de poids,
  • Infiltration cortisonée écho-guidée,
  • +/- Chirurgie : neurolyse.

rhumato
SOINS PALLIATIFS
Ordotype Plus Soins palliatifs

Accès limité

Cette fiche fait parti du module

 

Soins palliatifs.

Cette fiche fait parti du module

 

Rhumatologie.

Cette fiche fait parti des module

 

Soins palliatifs

 

et

 

Ordotype Plus.

Pour pouvoir y accéder vous devez vous abonner à ce module.
Pour pouvoir y accéder vous devez vous abonner à l'un de ces modules.

Déjà inscrit ? Se connecter

Module Rhumatologie
Rhumatologie
Toutes les ressources nécessaires pour l’accompagnement des patients en rhumatologie.
icone MG

Accès limité

Cette fiche est reservée aux utilisateurs du module Médecine générale.

Déjà inscrit ? Se connecter

Pour savoir quelle ordonnance utiliser, consultez les rappels cliniques.
Infiltration - Bilan préthérapeutique
flechewaiting gif
Infiltration avec test anesthésique diagnostique - Pharmacie - Tunisie

Infiltration avec test anesthésique diagnostique - Pharmacie

flechewaiting gif
Douleur fessière - IRM du rachis lombaire
flechewaiting gif
Pour savoir quelle ordonnance utiliser, consultez les rappels cliniques.
Infiltration - Bilan préthérapeutique
flechewaiting gif
Infiltration avec test anesthésique diagnostique - Pharmacie - Tunisie

Infiltration avec test anesthésique diagnostique - Pharmacie

flechewaiting gif
Douleur fessière - IRM du rachis lombaire
flechewaiting gif
Infiltration de dérivés cortisonés - Information du patient
flechewaiting gif
No items found.
Pour savoir quelle ordonnance utiliser, consultez les rappels cliniques.
Infiltration - Bilan préthérapeutique
flechewaiting gif
Infiltration avec test anesthésique diagnostique - Pharmacie - Tunisie

Infiltration avec test anesthésique diagnostique - Pharmacie

flechewaiting gif
Douleur fessière - IRM du rachis lombaire
flechewaiting gif

 

Ordoguide ne se substitue ni à la décision ni à la responsabilité de prescription du professionnel de santé.