Diagnostic positif |
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Présence des 2 critères suivants : - Douleur évocatrice :
- Épigastrique à irradiation dorsale, transfixiante,
- Très intense,
- Limitant la respiration,
- D'installation rapide, en quelques heures,
- +/- Position antalgique en chien de fusil,
- Lipasémie supérieure à 3 fois à la norme supérieure :
- Pic dans les 24-48 h suivant le début de la douleur (possiblement normale si prise en charge ≥ 48h après le début de la douleur),
- Intérêt uniquement pour le diagnostic positif, pas d'intérêt comme élément de gravité ou de surveillance de la pancréatite aiguë.
+/- Signes associés : vomissements, météorisme (iléus réflexe), signes généraux |
Paraclinique |
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Biologie et ECG |
- Biologie à l'admission (ordonnance), bilan non consensuel :
- Lipasémie,
- BHC,
- Calcémie, albumine,
- Triglycérides,
- NFS,
- Urée, créatinine,
- Ionogramme sanguin,
- Glycémie,
- CRP,
- β-HCG chez la femme en âge de procréer,
- ECG.
À compléter en cas de point d'appel clinique, de signe de gravité ou de doute diagnostique. |
Imagerie |
À l'admission | - Échographie abdominale (ordonnance) : recherche d'une dilatation de la voie biliaire principale ou d'une lithiase biliaire,
- +/- Scanner abdomino-pelvien (ordonnance) en cas de doute diagnostique ou de suspicion de complication locale précoce (péritonite, perforation, hémorragie...). Moins performant que l'échographie pour éliminer une lithiase biliaire.
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Entre 72h et 96h après le début de la douleur | Scanner abdomino-pelvien injecté (ordonnance) : - Évaluation de la sévérité (score CTSI),
- Recherche de complications.
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Sévérité |
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Stades de sévérité clinico-biologiques (classification d'Atlanta) | - Pancréatite aiguë non sévère : absence de défaillance d'organe,
- Pancréatite aiguë modérément sévère :
- Défaillance d'organe s'améliorant en moins de 48 heures, ou
- Complication locale (nécrose, collection liquidienne, pseudokyste, hémorragie), ou
- Aggravation d'une maladie préexistante,
- Pancréatite aiguë sévère : défaillance d'organe persistant plus de 48 heures.
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Stades de sévérité radiologiques | Score CTSI sur scanner réalisé 72h après le début des douleurs : - Score ≤ 3 : pancréatite aiguë peu sévère,
- Score 3-6: pancréatite aiguë modérément sévère,
- Score ≥ 7 : pancréatite aiguë sévère.
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Syndrome de réponse inflammatoire systémique (SIRS) | - ≥ 2 des critères suivants :
- Température < 36°C ou > 38°C,
- Fréquence cardiaque > 90/min,
- Fréquence respiratoire > 20/min ou PaCO2 < 32 mmHg ,
- Leucocytose > 12 000/mm3, < 4 000/mm3 ou présence de formes immatures circulantes (> 10 % des cellules),
- Sa présence à l'admission et surtout sa persistance à 48h prédit d'une évolution sévère,
- La présence d'une fièvre ne signe pas la présence d'une infection bactérienne, l'antibiothérapie doit être réservée aux cas d'angiocholite avérée (voir fiche) ou d'infection bactérienne documentée.
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Autres | - Aucun des nombreux scores (APACHE II, Ranson, Vlamey et d'Imrie, Glasgow, BISAP), n'est recommandé de manière consensuelle,
- Une CRP > 150 mg/dL à l'admission et/ou à 48h est de mauvais pronostic mais l'intérêt de son dosage est discuté.
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Principales étiologies |
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Alcool | - Survient exclusivement dans un contexte de consommation chronique et excessive d'alcool :
- > 5 ans de consommation, et
- > 50 g d'alcool par jour (voir > 10 g/j),
- Rechercher une autre étiologie (ou une étiologie associée) en cas de pancréatite aiguë survenant sur un terrain de :
- Consommation chronique récente et/ou peu importante,
- Pancréatite chronique ancienne et asymptomatique depuis de nombreuses années, ou de pancréatite chronique devenant symptomatique tardivement (recherche de tumeur).
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Lithiase biliaire | - Facteurs de risque de lithiase biliaire : sexe féminin, surpoids et variation pondérale importante, âge > 50 ans, antécédents personnels ou familiaux de lithiase,
- Perturbations du bilan hépatique (cytolyse, cholestase), parfois très importante,
- Échographie abdominale : lithiase biliaire ou vésiculaire ou dilatation de la voie biliaire principale (peut être normale, notamment en cas de migration lithiasique, prévoir dans ce cas une écho-endoscopie).
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Tumeur pancréatique | - Réalisation systématique d'une IRM pancréatique et/ou d'une échœndoscopie à distance (1 mois) en l'absence d'étiologie identifiée,
- La pancréatite aiguë peut précéder le diagnostic de cancer de 2 ans.
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Autres | - Hypertriglycéridémie (>11 mmoL/L = 10 g/L),
- Médicaments (très nombreux médicaments impliqués),
- Cannabis,
- Génétique : antécédents familiaux, pancréatite dans l'enfance,
- Auto-immune (maladie associée aux IgG4) : images évocatrices à l'IRM, élévation des IgG4 sériques, histologie,
- Hypercalcémie > 3mmol/L,
- Pancréas divisum,
- Traumatisme,
- Post-CPRE,
- Obstruction de l'ampoule de Vater : ascaris, tumeur, diverticule,
- Infections :
- Virales : oreillons, coxsackievirus, échovirus, VHB, CMV, VZV, HSV, VIH, EBV,
- Bactériennes : Mycoplasma, Legionella, Leptospira, Salmonella,
- Champignons : Aspergillus,
- Parasites : Toxoplasma, Cryptosporidium, Ascaris.
- Ischémique :
- Bas débit : contexte de choc, d'insuffisance cardiaque ou de chirurgie abdominale ou cardiaque,
- Embole artériel,
- Vascularite,
- Idiopathique.
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