Prise en charge |
---|
Évaluation du risque |
Haut risque | Présence d'au moins 1 des critères suivants : - Score MASCC < 21 (score), ou
- Durée de la neutropénie attendue ≥ 7 jours (notamment leucémie aiguë ou allogreffe), ou
- Présence de comorbidités sévères, ou
- Présence de signe de gravité clinique ou de défaillance d'organe.
|
Bas risque | Présence de tous les critères suivants : - Score MASCC ≥ 21 (score), ET
- Durée de la neutropénie attendue < 7 jours, ET
- Absence de comorbidité sévère, ET
- Absence de signe de gravité.
|
Haut risque |
Antibiothérapie |
Messages clés | - Débutée <1h après l'admission, et après réalisation des hémocultures,
- Se référer au protocole local si celui-ci existe, et à l'épidémiologie locale (prévalence des infections à BMR),
- Rechercher si le patient a un antécédent de prélèvement positif à BMR et adapter le traitement en conséquence.
|
Choix initial
| En l'absence de point d'appel, d'antécédent de prélèvement positif à BMR et d'allergie : - β-lactamine à large spectre pour tous :
- Pipéracilline-Tazobactam, ou
- Céfépime, ou
- Imipénème ou Méropénème (en présence de facteur de risque d'infection à BLSE : notamment un antécédent de prélèvement positif à BLSE, une forte prévalence locale des infections à BLSE, des hospitalisations récentes, une prise récente d'antibiothérapie à large spectre...),
- En plus de la β-lactamine, selon le contexte :
- Signes de gravité : ajout d'un aminoside,
- Cathéther à demeure (Picc-line, PAC..) avec signes d'infection :
- Prélèvements d'hémocultures simultanées périphériques et sur le cathéter à demeure,
- Ajout de vancomycine, de daptomycine (sauf en cas de pneumopathie), ou de teicoplanine,
- Dermo-hypodermite : ajout de vancomycine,
- Pneumopathie : ajout d'un macrolide ou d'une fluoroquinolone, et :
- Si arguments pour une pneumocystose (désaturation, images évocatrice à la TDM, traitement par corticoïdes, chimiothérapie par analogues de la purine, hémopathie maligne, transplantation d'organes sous immunosupresseur, VIH avec CD4<200/mm3) :
- Prélèvements respiratoires (LBA et/ou expectoration induite) pour examen direct et/ou PCR, β-D-glucane,
- Traitement par trimethoprim-sulfamethoxazole sans attendre les résultats des prélèvements,
- Si arguments en faveur d'une aspergillose pulmonaire (images évocatrices au scanner, greffe de moëlle osseuse, neutropénie ≥ 7 jours et/ou PNN < 100/mm3) :
- TDM thoracique en coupes fines, LBA, antigène galactomannane,
- Traitement par amphotéricine B liposomale ou voriconazole,
- Infection abomino-pelvienne : ajout de métronidazole si la β-lactamine choisie n'est ni la pipéracilline-tazobactam, ni l'imipénème,
- Lésions vésiculaires cutanées :
- Prélèvement pour PCR HSV et/ou PCR VZV,
- Ajout d'aciclovir (ou de ganciclovir si CMV fortement suspecté).
|
Mesures associées |
- Hospitalisation avec isolement protecteur,
- Prévenir le service prenant en charge le patient dès que possible,
- Réévaluer l'antibiothérapie à 48-72h +/- avis infectiologique.
|
Bas risque |
Orientation |
Orientation | Prise en charge ambulatoire envisageable si l'ensemble des critères suivants sont réunis : - Patient à bas risque (voir ci-avant), ET
- Absence d'argument pour une infection à BMR non sensible à l'antibiothérapie orale (rechercher notamment un antécédent de prélèvement positif à BMR, une forte prévalence locale des infections à BMR, des hospitalisations récentes, une prise récente d'antibiothérapie à large spectre...), ET
- Score CISNE ≤ 2 (score, en anglais) en cas de cancer solide, ET
- Accord du médecin référent (hématologue/oncologue) , ET
- Contexte psychosocial favorable :
- Possibilité de se rendre aux urgences 24h/24 en ≤ 1 heure, ET
- Présence d'un proche ou aidant à domicile 24h/24, ET
- Absence de doute sur la possibilité de prendre les traitements par voie orale (absence de troubles digestifs) et sur la compliance, ET
- Absence d'allergie contre-indiquant la prise du traitement oral, ET
- Absence d'argument pour une infection nécessitant une antibiothérapie spécifique par voie IV (notamment une infection de VVC ou une pneumopathie),
- Absence de prophylaxie par fluoroquinolone et absence de prise de fluoroquinolone dans les 6 derniers mois.
Attention : cette règle ne se substitue pas au jugement clinique, une hospitalisation reste justifiée en cas de doute ou de présence d'autres éléments nécessitant une hospitalisation. |
Antibiothérapie si retour à domicile | - 1ère dose administrée dès que possible, après réalisation des hémocultures et avant la sortie du patient,
- Fluoroquinolone + amoxicilline/acide clavulanique (ordonnance). Ne pas mettre de fluoroquinolone en probabiliste, en cas de prophylaxie par fluoroquinolone ou de traitement par fluoroquinolones dans les 6 mois précédents (hospitaliser le patient),
- Réévaluation systématique à 48 heures :
- Récupération des résultats des prélèvements,
- Adaptation de l'antibiothérapie si besoin (avis spécialisé),
- Hospitalisation en cas de persistance de la fièvre,
- Arrêt de l'antibiothérapie :
- ≥ 48h après obtention de l'apyrexie, ET
- Patient asymptomatique, ET
- PNN ≥ 500/mm3, ET
- Absence de foyer infectieux identifié.
|
Suivi si retour à domicile | - +/- Surveillance au SAU pendant au moins 4 heures avant le retour à domicile,
- Information du patient incluant les motifs devant conduire à reconsulter en urgence (version imprimable),
- Paracétamol uniquement en cas de fièvre gênante et après vérification de la température.
|